Le Gbahoueu ou Boubou Traditionnel Dan : Un Symbole Sacré de la Tradition Yacouba
Le Gbahoueu, également connu sous le nom de boubou traditionnel Dan, incarne l’authenticité et les coutumes de l’Ouest Montagneux de la Côte d’Ivoire. Ce vêtement, compagnon des ancêtres Dan depuis des temps immémoriaux, revêt une signification profonde lors des rituels sociaux-culturels et des événements populaires.
Fabriqué localement, le Gbahoueu servait non seulement de vêtement, mais aussi de monnaie. Il portait des messages et était un objet esthétique. Autrefois rare et précieux, il symbolisait la richesse et le pouvoir pour les nobles des différents cantons de la région ouest. La possession de tissus accumulés était un marqueur social important, utilisé pour résoudre les conflits et apaiser les tensions entre cantons ou groupes ethniques.
Les gros boubous traditionnels Yacouba, ou “Gbahoueu” en langue locale, se déclinent en trois types, chacun reflétant le rang social de son porteur :
- Le “Faké-hi” (l’habit royal) : Composé d’un boubou à manches bouffantes et d’une grosse culotte traditionnelle, le Faké-hi était réservé aux chefs de villages, de canton et aux gardiens de cases sacrées. Sa confection artisanale pouvait prendre jusqu’à un an.
- Le “Sota-Béhi” : Ce petit gilet était porté par les chefs de terre, de guerre et de famille lors des cérémonies traditionnelles. Il servait à la fois d’élément décoratif et de protection contre les balles et les forces maléfiques.
- Le “Gandoura” : Plus simple, le Gandoura se composait de longues bandes de cotonnade laissant entrevoir les flancs du porteur. Il était la tenue décontractée par excellence en pays Toura et Yacouba.
Aujourd’hui, bien que l’importance historique du Gbahoueu persiste, son utilisation peut varier lors d’occasions solennelles ou officielles. Il est essentiel de considérer la symbolique, la gestuelle et le contexte spécifique dans lesquels ce vêtement unique est porté, loin des déformations culturelles et acculturées.